horizon d'investissement est lointain. Calpers, premier fonds de pension
public américain, a même ramené le niveau des actions dans son actif à 59 %
fin 2002, contre 64 % fin 2001. En 1992, elle était de 45 %.
S'il est amené à baisser, ne faut-il pas craindre, compte tenu du
caractère excessif des marchés, un krach du dollar ? Non, selon les
spécialistes de HSBC, dans la mesure "où celui-ci serait à tous égards trop
déstabilisateur. La nécessité de protéger les marchés boursiers de la
dépréciation du dollar amènera même à des man?uvres récurrentes de
stabilisation des cours de la devise américaine."
Pour les économistes allemands, ce qui prime, ce n'est pas la
conjoncture, mais les structures de l'économie. Même en période de
stagnation, il faut s'attaquer aux obstacles qui freinent structurellement
l'activité – le coût et le droit du travail, les retraites et la fiscalité
–, seul moyen de vraiment relancer la croissance.
Si la notion de développement durable a un sens, il s'agit d'augmenter
l'ombre portée du futur sur le présent, de limiter l'excès d'opportunisme
propre au monde des affaires, de tenir des engagements dans la durée (vis-à-
vis de l'environnement, des clients, des employés, des actionnaires...) et
ceci, même lorsque les circonstances sont défavorables et que les
conséquences financières de ces engagements risquent d'être négatives.
Les chemins de la prospérité passent par le développement d’un Etat
moderne. Puisque la politique économique ne peut faire de miracles et que
l’initiative privée ne se décrète pas, la première tâche des responsables
politiques est d’améliorer le rapport qualité-prix des prestations assurées
par l’Etat : éducation, santé, sécurité, infrastructures collectives,
recherche. Même Jean-Pierre Chevènement, qui brandit bien haut l’étendard
du service public, promet un « Etat réformé et recentré sur ses tâches ».
Qui sera à la hauteur ?
Reste que la France est devenue, dans l’ensemble de l’Union
européenne, championne de la fécondité. Même l’Irlande (189 enfants pour
100 femmes) est désormais derrière elle, tandis que les chiffres espagnol
(119), italien (121) ou allemand (137) sont franchement inquiétants.
Risque de déficit excessif, dit-on ? Ce n’est pas sérieux ! La
politique budgétaire allemande n’est pas devenue laxiste : même la
Commission a jusqu’ici validé cette politique.
Depuis le début de l’année, le Dow Jones, l’indice phare de la Bourse
de New York, a reculé de 7 %, tandis que celui du Nasdaq, la Bourse
électronique de la nouvelle économie américaine, a plongé de 20 %. En
Europe, ce n’est guère mieux : le Cac 40 ne décolle pas des 6 000 points
depuis le début de l’année et le Dax allemand n’a gagné que 1 %. Ce n’est
pas (du tout) le krach pour autant (sauf pour les valeurs technologiques).
Après un creux marqué en septembre, les marchés ont même progressé
nettement en octobre.
Non seulement cette grande nation, à cheval sur l'Europe et l'Asie, ne
fait partie d'aucune des deux fournées d'Etats désignés (pour 2004 et
2007), mais elle ne se voit indiquer aucune date lui permettant d'entrevoir
une possible intégration.
Les Quinze n'ont même pas daigné donner à Ankara quelque espoir d'être
un jour admissible à l'UE en lui fixant une échéance, même lointaine.
Mais
La Commission européenne vient en particulier de publier un livre vert
qui marque une étape importante dans sa prise en compte par les pouvoirs
publics. Mais comment faire savoir aux consommateurs que les produits ou
les services qu’on leur offre sont effectivement produits dans des
conditions socialement correctes ?
A terme, comme cela avait été le cas dans les années 80 pour les
démarches de certification de qualité, une certaine standardisation
s’imposera sans doute. Peut-être, comme les Belges l’envisagent, se fera-t-
elle sous l’égide des pouvoirs publics. Mais les enjeux politiques (pour ce
qui est garanti) et économiques (qui paie et qui contrôle ?) sont
colossaux.
Il peut certes arriver – ce fut le cas dans les années 80 – que la
masse des profits augmente plus vite que celle des salaires. Mais, à long
terme, la dynamique économique du capitalisme repose sur un partage stable
entre profits et salaires.
Il faut attendre la plus brutale des dictatures (de 1973 à 1982) pour
esquisser une remise en question du modèle protectionniste et étatiste.
Mais, au lieu de privatiser un secteur public pléthorique, de désendetter
l’Etat et de le recentrer sur l’éducation, la santé et les équipements
collectifs, les dictateurs donnent la priorité à une libéralisation
financière incontrôlée pour attirer des capitaux étrangers.
Cent femmes dans cette tranche d’âge ont donné naissance en 2001 à 91
enfants, alors qu’elles donnaient naissance à 53 enfants seulement en 1980.
Mais nul ne sait si ce rattrapage va s’amplifier ou si, au contraire, il
n’est que passager.
D’ailleurs
Bien sûr, le succès de ces entreprises ne tient pas qu’à leur
politique sociale au rabais. Une récente étude (3) de l’European Cockpit
Association – ECA, le syndicat européen des pilotes – montre que, si le
prix de revient par passager des compagnies low cost (à bas coûts) est
inférieur de 57 % à celui des autres transporteurs, le moindre coût du
poste « personnel navigant » ne représente qu’une toute petite part de ces
économies : 3 points seulement. En fait, leur compétitivité repose surtout
sur les économies réalisées sur le produit lui-même et sur la qualité des
prestations : la densité des sièges y est supérieure, ce qui permet de
transporter plus de passagers et représente 16 points des 57 % d’économies
réalisées ; les repas et les rafraîchissements servis à bord sont payants
(6 points), etc. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Anglo-Saxons
utilisent, pour désigner ces compagnies low cost, le terme « no frills »,
c’est-à-dire « sans chichis ».
Cette période de transition rend malaisée une estimation des flux
migratoires. Il est d'ailleurs probable qu'après ce moratoire la différence
de niveau de vie et de coût du travail ne soit plus significative, rendant
la main-d'?uvre des PECO moins attrayante.
Plusieurs Etats européens éprouvent déjà les difficultés économiques
découlant d'un modèle inadéquat de discipline budgétaire, conçu pendant et
pour une période d'expansion économique. Certains de ses effets négatifs
ont déjà été dénoncés. On invoque, à juste titre d'ailleurs, le cas des
Etats-Unis après le 11 septembre 2001. Ils ont su, avec un pragmatisme
salutaire, adopter des politiques macroéconomiques consistantes et n'ont
pas hésité à subordonner les grands équilibres, comme l'équilibre
budgétaire ou de la balance des transactions courantes, à des objectifs
jugés supérieurs : la croissance économique et l'emploi. C'est un exemple
dont l'Europe pourrait s'inspirer.
Nous avons mis près de cinquante ans à disposer d'une monnaie unique.
J'ose espérer qu'en matière de politique étrangère de sécurité et de
défense (PESD) nous obtiendrons des résultats positifs comparables.
D'ailleurs, dans ce domaine, l'Europe a déjà remporté quelques succès
importants. Ce sont des signes d'espoir. Je pense au protocole de Kyoto ou
à la lutte internationale contre le terrorisme. Je pense, bien entendu, à
la Cour pénale internationale (CPI).
Avant d'affronter le futur, il convient de regarder le passé. Pas
celui de l'entrée, en 1995, de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède.
Plutôt 1986, lors de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal. Même s'il ne
s'agissait que de deux pays - et non pas dix – des craintes à peu près
similaires agitaient les membres fondateurs d'une Europe qui poursuivait sa
crise de croissance. Beaucoup de verrous avaient été prévus pour éviter ce
qui semblait pourtant l'inévitable : le déferlement vers le Nord de
travailleurs attirés vers des démocraties installées et des conditions de
vie prometteuses. Mauvais calcul. La ruée n'a pas eu lieu, au point que les
périodes de transition instaurées pour l'Espagne et le Portugal avaient été
raccourcies de deux ans. De même, l'hypothèse de voir l'Union tirée vers le
bas ne retient pas très longtemps l'attention des experts, qui évoquent
immédiatement "l'acquis communautaire" : les directives déjà adoptées
empêcheront toute remise en cause des droits sociaux. Le socle commun ne
descendra pas d'un étage.
Les pays candidats ne manquent pas d'atouts, d'ailleurs : une
croissance économique qui nécessitera tous les bras disponibles et devrait
attirer pas mal d'investissements étrangers, une population active plutôt
qualifiée, un système éducatif de bon niveau, etc.
En effet
Après deux années de travail sous pression et des journées de congé
fréquemment « reportées » pour remplacer un collègue absent, Stéphane a
fini par négocier son licenciement : « Le salaire n’était pas à la hauteur
des efforts demandés. Chez Hertz, je gagnais 7 200 francs brut par mois,
sur treize mois. Chez Rent a Car, ma feuille de paie dépassait rarement 6
500 francs, sur douze mois. Sans ticket-restaurant, bien sûr, alors que
j’en avais chez Hertz. » Pour réduire les coûts, les discounters jouent en
effet sur la rémunération et les avantages sociaux.
Un cauchemar ? Presque, à en croire le quotidien de ces couples logés
à l’année dans un minuscule appartement d’une vingtaine de mètres carré.
Astreints à vivre sur place, ils peuvent être réveillés plusieurs fois par
nuit par des locataires qui ne comprennent pas le fonctionnement du
distributeur automatique. Quand ils ne doivent pas faire la police sur leur
parking, cible privilégiée des voleurs en tout genre.
Chasse aux coûts oblige, les hard-discounters offrent, en effet, très
souvent de moins bonnes conditions de travail à leurs salariés que les
autres entreprises du secteur. Formule 1 n’échappe pas à la règle.
Côté vainqueurs, la droite – qui a seulement raflé la mise de
l’effondrement du Parti socialiste (PS) et de la crise de confiance dans
les partis de gouvernement – se comporte comme si un programme néolibéral
avait été largement approuvé par les électeurs. Sans réel mandat populaire,
elle met donc en place peu ou prou le projet libéral du Medef. C’est le
signe d’une mutation remarquable de la droite française. Rappelons en effet
que, jusqu’au milieu des années 90, cette dernière n’avait pas tout à fait
rompu les amarres avec une tradition conservatrice, dirigiste,
nationaliste, puis gaulliste, en réalité incompatible avec le vrai
libéralisme économique.
Mais vouloir satisfaire les critères à marche forcée pourrait leur
causer un tort bien supérieur aux gains qu’ils en attendent. La logique de
Maastricht s’appliquait à des pays parvenus à un stade à peu près
comparable de développement, et non à des pays en situation de rattrapage.
Que signifie en effet l’obligation d’un déficit public inférieur à 3 % du
produit intérieur brut (PIB) quand les besoins d’investissements publics
sont considérables, surtout quand on considère que la dette publique de ces
pays est souvent très largement inférieure au plafond de 60 % du PIB fixé
par le traité.
La grande fièvre des fusions-acquisitions qui s’est emparée des
entreprises à la fin des années 90 a aussi encouragé l’emballement
boursier. Au-delà de toutes les justifications stratégiques que l’on a pu
avancer pour de telles opérations, la menace d’offre publique d’achat (OPA)
a joué en effet comme une incitation supplémentaire à maximiser le cours
boursier de l’entreprise.
Il aura fallu du temps pour que le réalisme macroéconomique vienne à
bout de l’euphorie des marchés. Il a bien fallu admettre que les profits
prévus par les analystes financiers et reflétés dans les cours des actions
étaient intenables à long terme. En effet, une croissance des profits
nettement supérieure à celle de l’économie réelle ne peut être un phénomène
général et durable.
Autre évolution, bien moins connue celle-là : le travail est de plus
en plus salarié et de moins en moins indépendant. Quel est le pays qui
compte le moins de chefs d’entreprise et de travailleurs indépendants ? Peu
de gens connaissent la réponse. Elle est pourtant logique : ce sont les
Etats-Unis, car c’est aussi le pays économiquement le plus avancé. La
salarisation est en effet au c?ur de la dynamique du capitalisme depuis
plusieurs siècles déjà, et le mouvement est toujours à l’?uvre : il devient
en effet de plus en plus difficile de rester son propre patron dans une
économie où l’intensité en capital (matériel, mais aussi de plus en plus
immatériel) de l’activité économique s’accroît sans cesse.
La tertiarisation de l’emploi va de pair avec une autre évolution de
fond : la réduction de la taille des établissements où travaillent les
salariés. En 1976, 17 % d’entre eux travaillaient dans des unités de plus
500 personnes ; en 2001, ils n’étaient plus que 11 % à être dans ce cas. A
contrario, ceux qui travaillent dans des établissements de moins de dix
salariés sont passés, dans le même temps, de 15,5 % du total à 24,4 %. Il
faut se garder cependant d’en conclure trop vite à la montée en puissance
dans l’emploi des PME par rapport aux grands groupes : il s’agit ici
d’établissements et non d’entreprises. La période récente a été en effet
marquée par un double processus : d’une part, un mouvement de
décentralisation des grandes entreprises, qui ont cassé leurs
concentrations de salariés pour les rassembler dans des unités plus
petites, à taille plus humaine, et d’autre part, le regroupement des PME au
sein de groupes (ou de réseaux de franchisés, dans le commerce en
particulier).
La tertiarisation s’est en effet accompagnée d’une industrialisation
des activités de services. Une évolution perceptible, par exemple, dans un
restaurant McDonald’s, qui ressemble en fait à une petite usine à fabriquer
des hamburgers.
L'anticipation est capitale pour nos entreprises. Elle est d'autant
plus nécessaire qu'elles ne pensent pas encore naturellement à ces nouveaux
marchés alors que nos voisins allemands y sont traditionnellement présents
avec des exportations quatre fois supérieures. Les entreprises allemandes
seront les premières bénéficiaires de cette ouverture. A nous de prouver
que nous pouvons compter parmi les premiers partenaires des nouveaux
membres. Ce sont en effet des marchés de proximité où la France dispose
d'une marge de progression commerciale de plusieurs points.
Rien d'étonnant que certains appellent – et François Fillon, ministre
des affaires sociales l'a fait pour la France – à la mise en place d'un
"plan de convergence social" entre les Etats membres et les nouveaux
arrivants. Avec en ligne de mire les conditions de travail, afin de juguler
les risques de dumping, explique-t-on officieusement. Ce faisant, le
ministre français s'est tourné vers les partenaires sociaux pour les
appeler à négocier dans de nombreux domaines. Mine de rien, l'homme
politique a peut-être appuyé là où le dossier social de l'élargissement
semble le plus ardu à défendre : le dialogue social.
La représentativité des partenaires sociaux des pays candidats est en
effet encore très faible, même si des progrès ont été réalisés.
" Après l'ouverture du rideau de fer, les pays occidentaux redoutaient
un déferlement "de réfugiés de la faim" quittant la misère pour se
précipiter vers "l'Europe de la prospérité", rappelle Anne de Tinguy,
chargée de recherche CNRS au Centre d'études et de recherches
internationales (CERI). Une très importante poussée migratoire s'est en
effet produite, mais elle ne s'est pas transformée en exode."
Si, dans toutes les projections, les craintes d'un afflux massif
paraissent non fondées, des inconnues demeurent néanmoins. Les chiffres
pourraient en effet évoluer en fonction de la date d'entrée en vigueur de
la libre circulation et de la situation économique et sociale des pays
candidats et de ceux de l'Union.
Y aura-t-il suffisamment d'interprètes sur le marché pour que les
Européens puissent se comprendre, après l'élargissement? Cette question
inquiète les directeurs des ressources humaines des différentes
institutions communautaires. Avec l'arrivée de dix pays, l'Europe va en
effet devenir une véritable tour de Babel.
L'intégration des pays du sud de l'Europe avait ainsi été critiquée
dans le passé ; celle des nouveaux pays ne risque-t-elle pas d'accroître
encore ce problème ? Leur niveau en matière de recherche et d'innovation
est en effet globalement très inférieur à la moyenne de l'UE.
Certes, … mais
Pas de chichis non plus dans les hôtels Formule 1. Les chambres – pour
trois – ne mesurent que 9 mètres carrés. En dehors des plages horaires où
la réception est assurée, c’est un distributeur automatique qui prend le
relais. Quant aux toilettes et aux douches, elles sont communes à plusieurs
chambres. C’est certes moins pratique pour le client, mais cela limite
l’investissement et les frais d’entretien.
Silvio Berlusconi n’a fait que dire tout haut ce que la plupart des
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